-extrait du Bulletin Epidemiologique de l'OPS. Edition complète du No. 3, Vol. 23 (Septembre 2002) disponible en anglais et en espagnol-
Justification de la surveillance
La leishmaniose viscérale (LV) est endémique dans 61 pays. On estime l'
incidence annuelle à 500 000 cas. C'est la forme la plus grave de la maladie
et elle peut être mortelle en l'absence de traitement. Des épidémies entraînant
des décès surviennent fréquemment dans les foyers de leishmaniose viscérale
anthroponotique du Bangladesh, de l'Inde, du Népal et du Soudan où l'on pense
que l'homme est le seul réservoir. La surveillance joue un rôle essentiel pour
établir l'impact de la maladie et suivre les actions visant à lutter contre
la maladie et à détecter les épidémies.
Définition de cas recommandée
Description clinique
Maladie ayant pour principaux symptômes une fièvre irrégulière prolongée, une
splénomégalie et une perte de poids.
Critères de laboratoire pour le diagnostic
- recherche parasitologique positive (frottis colorés de moelle osseuse,
de rate, de foie, de ganglion, de sang, ou culture du microorganisme à partir
d'une biopsie ou d'une ponction)
- sérologie positive (immunofluorescence indirecte, ELISA).
Classification des cas
Définition pratique de l'OMS : Un cas de leishmaniose viscérale se
définit comme une personne présentant des symptômes cliniques (principalement
fièvre irrégulière prolongée, splénomégalie et perte de poids) accompagnés de
la confirmation du diagnostic par voie sérologique (éventuellement au niveau
des zones périphériques) et/ou parasitologique (si elle est réalisable au niveau
central).
Dans les zones d'endémie du paludisme, on soupçonnera une leishmaniose viscérale lorsque la fièvre dure plus de deux semaines et que l'on n'obtient pas de réaction à l'administration d'antipaludéens (dans la mesure où l'on a également envisagé la possibilité de paludisme pharmacorésistant).
Surveillance recommandée
Notification mensuelle systématique des données cumulatives du niveau périphérique
aux niveaux intermédiaire et central.
Le dépistage actif des cas par des études portant sur des groupes sélectionnés ou des enquêtes systématiques (standardisées ou périodiques) constitue une autre possibilité pour estimer la prévalence de la leishmaniose viscérale.
Au niveau international : notification annuelle du niveau central à l'OMS (pour un nombre limité de pays).
Minimum d'informations à recueillir
Dossiers médicaux individuels au niveau périphérique :
identification : code d'identification unique, âge, sexe, informations
géographiques, voyages effectués, durée de résidence au site actuel
leishmaniose : manifestations cliniques, date du diagnostic, sérologie
et parasitologie, espèce de Leishmania, issue du traitement.
Données cumulatives à notifier :
nombre de cas en fonction de l'âge, du sexe et du type de diagnostic.
Analyse des données, présentation et rapports recommandés
Tableaux :
Incidence par zone géographique, âge, sexe, type de diagnostic, groupe à risque,
manifestation clinique, mois/année.
Prévalence ponctuelle (si dépistage actif des cas).
Principales utilisations des données dans le processus décisionnel
- évaluer l'ampleur réelle du problème et les principales populations à risque
- améliorer et concentrer les actions de lutte
- identifier les problèmes techniques et opérationnels
- évaluer l'impact des interventions de lutte
- anticiper les épidémies.
Aspects spécifiques
Beaucoup de cas de leishmaniose viscérale ont tendance à échapper à la
notification, car la plupart des données officielles ne sont obtenues que par
dépistage passif. Le nombre de personnes exposées à cette parasitose ou infectées
sans symptômes est de loin supérieur au nombre de cas de leishmaniose viscérale
détectés.
Source: “WHO Recommended Surveillance Standards, Second edition, October
1999”, WHO/CDS/CSR/ISR/99.2
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23 (septembre 2002) en anglais
ou en espagnol